Définition et Mesure
Au Québec, l’obésité, une condition complexe et multifactorielle, est mesurée par l’indice de masse corporelle (IMC). Cet indice, qui divise le poids d’une personne par sa taille au carré, place un individu dans la catégorie « obèse » à partir d’un seuil de 30. Ce critère, bien qu’utile, tend à sous-estimer l’obésité, car il repose sur des données autorapportées.
Une Évolution Historique
Historiquement, le surplus de poids a été perçu comme un signe de prospérité, mais les évolutions technologiques et les changements des modes de vie ont transformé cette perception. Aujourd’hui, l’obésité est reconnue comme un problème de santé publique majeur, associé à des risques accrus de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers, ainsi qu’à des troubles musculo-squelettiques et une mortalité prématurée.
Prévalence et Tendances
En 25 ans, le Québec a vu la prévalence de l’obésité doubler. En 2013-2014, 18% des adultes québécois étaient obèses. Bien que la progression semble ralentir, les projections indiquent une augmentation continue, avec des estimations allant jusqu’à 26% d’ici 2030. Chez les jeunes, après une période de stabilité, une hausse significative de l’obésité a été observée.
Catégorisation et Risques
L’obésité est classée en trois niveaux de risque : classe I (risque élevé), classe II (très élevé) et classe III (extrêmement élevé). Récemment, l’augmentation la plus marquée a été observée dans les catégories de risque les plus élevées.
Disparités et Inégalités
Au Québec, l’obésité présente des disparités frappantes selon divers facteurs : sexe, âge, région, milieu de vie, scolarité, insécurité alimentaire et défavorisation matérielle. Elle est plus prévalente chez les hommes, augmente avec l’âge jusqu’à 65 ans, et varie selon les régions. Les populations les plus vulnérables, notamment les moins scolarisées et celles vivant en milieu rural ou dans la pauvreté, sont les plus touchées.
Comparaison Internationale et Perspectives
Comparativement aux normes nord-américaines, le Québec se positionne favorablement, mais reste en retrait face aux pays de l’OCDE. Cette situation souligne la réversibilité potentielle de l’épidémie d’obésité, due à des facteurs épidémiologiques plutôt que démographiques. Toutefois, sans actions ciblées, le Québec risque de subir des conséquences sociosanitaires et économiques considérables.
